L’apôtre
Pierre est l’un des personnages de la Bible et l’un des apôtres de Jésus Christ
qui m’a toujours intéressé. Cet intérêt n’est pas basé sur ses qualités
évidentes de leadership (influence, charisme), ni sur son sens prononcé de la
répartie –surtout quand il s’agit de dire au Seigneur ce qu’il devait ou ne
devait pas faire- ou même son zèle.
Il est vrai
que des qualités telles que l’influence, le charisme, le zèle et autres
sont recherchées et nécessaires pour tout leader. D’ailleurs l’auteur John
Maxwell considère l’influence comme étant la définition même du leadership dans
son excellent livre : Developing
the Leader within you.
(Intitulé en français Développez votre
leadership).
Ce qui m’a
inspiré et continue de m’inspirer chez l’apôtre Pierre peut se résumer en deux
épisodes de sa vie qui ont été des points tournants. Le premier épisode est
relaté dans l’évangile de Matthieu chapitre 26 versets 69 à 75.
Il s’agit de la scène où l’apôtre Pierre qui a
marché pendant trois années avec le Seigneur, renie trois fois l’avoir connu et
fréquenté. En entendant le chant du coq, il s’est rappelé des paroles du
Seigneur qui lui avait dit : « Je te le dis en vérité, cette
nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois » (Matthieu
26.34).
Le chant du
coq a rappelé les paroles du Seigneur à Pierre, et le regard du Seigneur Jésus
à ce moment là (Luc 22.61) ont provoqué les larmes de Pierre. Comment devait-il
se sentir à ce moment là ? Lui Pierre qui durant toutes les années de sa
marche avec le Seigneur a été le porte-parole des disciples, l’un de ceux qui
faisaient partie du cercle intime des trois plus proches – Pierre, Jacques et
Jean. Face à la menace de la mort, face à la puissance des hommes, seul face à
son destin, Pierre a flanché, il a renié son maître, il a menti.
L’une des
choses formidables de la Parole de Dieu, c’est qu’elle ne nous montre pas des
hommes et des femmes parfaits, mais faillibles et faibles comme nous.
Quelques
jours après les évènements de la crucifixion du Seigneur Jésus, lorsque Marie
de Magdala accompagnée deux autres femmes se rendent au tombeau et le trouvent
vide, elle trouve un jeune homme vêtu d’une robe blanche qui leur annonce la
plus grande nouvelle que l’humanité ait entendue : «N’ayez pas peur !
Vous cherchez Jésus de Nazareth, celui a été crucifié ? Il est ressuscité,
il n’est plus ici» Marc 16.6. Et il ajoute : « Et maintenant, allez
dire à ses disciples- et aussi à Pierre- qu’il est allé en
Galilée où il vous attend. Vous le verrez là-bas, comme il vous l’a
déclaré. »
Pourquoi cet accent particulier sur Pierre,
n’est-il pas l’un des disciples ? Bien sûr, plus que jamais, mais le
Seigneur Jésus sait que toute blessure profonde dans une relation a
besoin d’une guérison précise et totale. En tant qu’exemple de notre
leadership, le Seigneur Jésus nous montre l’importance d’établir ou de rétablir
avec ceux qui sont sous notre responsabilité, des relations basées sur la
confiance.
Dans son
excellent livre The Speed of Trust,
l’auteur Stephen Covey démontre l’importance de la confiance en ces
termes : « Une fois de plus j’affirme que rien n’est plus rapide que
la vitesse de la confiance. Rien n’est plus gratifiant qu’une relation de
confiance. Rien n’inspire plus que d’accorder la confiance… Rien n’a plus
d’influence qu’une réputation de confiance. Je crois sincèrement que la
confiance est LA chose qui change tout. (p.26)»
En
mentionnant verbalement le nom de Pierre à ce moment crucial- l’annonce de la
résurrection- le Seigneur Jésus lui affirme son amour, son amitié et son
pardon.
Cependant,
pour que les choses soient encore plus claires et limpides, car n’oublions pas
que toute blessure profonde dans une relation a besoin d’une guérison précise
et totale. Le Seigneur Jésus joint la parole à l’acte dans le second épisode qui se trouve dans l’évangile de Jean chapitre
21 versets 1 à 23.
En lisant
l’histoire, on a l’impression de se retrouver au tout début du ministère des
disciples lorsque le Seigneur les a appelés pour la première fois (voir
Matthieu 4.18-22). Pourtant il s’agit du dernier chapitre de l’évangile de
Jean, après la résurrection et avant la montée du Seigneur Jésus au ciel. Après
indiqué où trouver des poissons, il les
invite à venir manger du poisson que lui même avait préparé. Et c’est autour de
ce repas et autour d’un feu, que le Seigneur demande trois fois à Pierre :
« M’aimes-tu ? » Il y avait eu ce feu autour duquel Pierre se
réchauffait la nuit du jugement du Seigneur. Et à présent Pierre est autour
d’un autre feu pour partager le repas avec le Seigneur et entendre ces phrases.
Et surtout,
il lui dit deux fois cette merveilleuse phrase : « Suis-moi »
(Jean 21 versets 19 et 22). Il n’est pas
étonnant de voir ensuite l’apôtre Pierre après la Pentecôte devenir l’un des
plus formidables leaders de l’église. Il était passé par le crible et avait
reçu l’assurance de la confiance du Seigneur Jésus. Puissions-nous offrir notre
confiance à ceux et celles avec qui nous servons, car c’est l’une des sources
essentielles du leadership.
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